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Féministes antifascistes contre l’islamophobie

Publié le 21 novembre

Pour une année de plus, la date 25 novembre marque une journée de mobilisation nationale contre les violences sexistes et sexuelles. Dans le contexte actuel, nous nous devions de parler de l’islamophobie et du racisme ambiants, ainsi que de l’instrumentalisation de nos luttes féministes, par l’extrême droite et le gouvernement.

À la rentrée 2023, Gabriel Attal annonce l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires. Cette interdiction survient dans un contexte de montée de l’extrême droite et de normalisation de l’islamophobie et du racisme en France, sous couvert de laïcité. Visiblement, cette vision biaisée de la laicité ne s’applique qu’à l’islam. Cette année, la photo de couverture des carnets de correspondance en région Sud montrent une lycéenne arborant une croix chrétienne en pendentif. Dans ce cas là, on ne parle pas de signe ostentatoire. De quelle laicité nous parle donc le gouvernement français ?

Sexisme et islamophobie

Depuis l’affaire de Creil en 1989 (où deux collégiennes ont été exclues pour port du foulard) et la loi de 2004 sur le port des signes religieux dits « ostentatoires » toute une série de lois sexistes et islamophobes, continuant sur cette lancée, ont vu le jour. Les conséquences sont là : d’après le rapport annuel du CCIE (collectif contre l’islamophobie en Europe) de 2022, 80% des actes islamophobes recensés dans l’année visaient des femmes. 
En parallèle, le gouvernement tente de bâillonner les voix antiracistes et anticolonialistes, enchaînant les dissolutions de collectifs, associations, organisations se mobilisant sur ces questions.

Fémonationalisme et impérialisme

Dans un contexte où se baladent impunément des violeurs à la tête du gouvernement, la lutte pour le droit des femmes et minorités de genre est instrumentalisée à des fins racistes et sécuritaires. 
D’une part, on donne la voix à l’extrême droite qui impute à l’immigration toutes les oppressions dont les femmes seraient victimes en Europe, tout en réduisant le droit à l’avortement, ou bien les droits des familles homoparentales. 
De l’autre on voit des gouvernements justifier des guerres impérialistes sous couvert de libération des femmes, grâce au consensus commun disant que l’islam serait une religion intrinsèquement violente et patriarcale.
On voit également la matérialisation d’un féminisme blanc et bourgeois par ses solidarités sélectives, comme dans cette tribune sortie dans le journal libération, demandant la reconnaissance d’un « féminicide de masse » pour qualifier la mort de femmes israëliennes le 7 octobre, sans aucune considération ni pour le contexte d’occupation et d’apartheid en Palestine, ni pour les oppressions, tortures et meurtres subis par les femmes palestiniennes. 
En tant que féministes antifascistes, nous analysons les agressions sexistes et sexuelles comme le résultat d’un patriarcat systémique, qui résulte notamment d’un système économique qui nous rend précaires. Exploitation au travail, exploitation reproductive, guerres et occupations : l’Etat et le système économique dans lequel nous évoluons sont les premiers auteurs des violences que nous subissons. Ne nous trompons pas d’ennemi, il est de notre devoir de faire front massivement contre les attaques racistes et islamophobes du gouvernement.

Contre le contrôle de nos corps, contre le sexisme, le racisme, et l’islamophobie d’Etat, recréons des solidarités fortes et faisons bloc!

Pour avoir un soutien juridique face aux agressions islamophobes :