Aujourd’hui, cela fait 10 ans que Clément nous a quitté, tué par des néonazis à Paris le 5 juin 2013 en pleine journée. Lui et ses camarades avaient été agressés de manière extrêmement brutale par des militants des JNR (jeunesses nationalistes révolutionnaires, service d’ordre du groupuscule troisième voie). Clément n’a pas survécu, il avait 18 ans.
10 ans déjà, que Clément est mort pour ses idées. Militant antifasciste et libertaire, Clément était engagé dans le syndicat solidaires étudiant.es et dans l’action antifasciste Paris Banlieue. C’est ce qui lui a valu ce 5 juin, au beau milieu de Paris, d’être tragiquement tabassé à mort à coups de poing américain.
En 1995, deux jeunes sont assassinés par l’extrême-droite : à Marseille, Ibrahim Ali se fait abattre de deux balles dans le dos par des colleurs d’affiches du Front National ; deux mois après c’est Brahim Bouarram qui meurt, jeté dans la Seine par des fachos en marge d’un défilé annuel du FN. L’année dernière à Paris, le rugbyman Federico Martín Aramburú est tué par balle par un ex militant du GUD (groupe union défense), pour s’être opposé à une agression raciste dans un bar. Plus récemment, c’est le maire de St-Brevin, près de Nantes, qui se voit visé par une tentative d’homicide par l’incendie de sa maison, alors qu’il portait un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile à laquelle toute l’extrême-droite s’opposait.
Dix ans après la mort de Clément, le constat est amer; les luttes qu’il menait sont toujours d’une actualité brûlante. Dans la rue, l’extrême-droite pointe son sale museau partout où elle le peut, pour agresser des réfugié.e.s et intimider leurs soutiens, comme à Saint-Brevin, pour se livrer à de véritables ratonnades comme le soir du match France-Maroc, ou encore pour aller caillasser des piquets de grève ou tenter de débloquer des facs en lutte contre la réforme des retraites. Sur les plateaux télés, les polémistes d’extrême droite en tout genre sont accueillis à bras ouverts, déversant leur haine en continu.
Rien de bien surprenant avec un gouvernement qui s’illustre par son autoritarisme et n’hésite pas à recycler les ordures les plus réactionnaires pour en remplir ses ministères, qui laisse impunément des néonazis défiler en plein Paris et dont certains points du programme sont applaudis par cette même extrême-droite qu’ils prétendent combattre.
Clément avait choisi de ne pas rester les bras croisés. Face à l’apathie, à l’indifférence, à l’égoïsme, il avait opté pour la lutte. Porter sa mémoire, c’est aussi prendre conscience que le danger est toujours là, 10 ans après. La violence de l’extrême droite continuer de tuer, dans un silence de plus en plus inquiétant. En 10 ans, beaucoup de choses ont changé, ce qui n’a pas changé en revanche,
C’EST L’IMPORTANCE VITALE DE LA LUTTE ANTIFASCISTE.
À la mémoire de Clément, et de toutes les victimes de l’extrême droite, nous choisissons une vie de lutte, plutôt qu’une minute de silence.
RDV À 19H LUNDI 05/06
à la plaine, square Clément Meric