Le 17 octobre 1961, dans un contexte de guerre de décolonisation en Algérie et de flambée des violences racistes dans l’hexagone, les réseaux français du FLN et leurs soutiens organisent une grande manifestation à Paris. Plusieurs dizaines de milliers d’Algérien.ne.s bravent le couvre-feu imposé aux « musulmans »et sortent dans les rues pour revendiquer leur droit à la dignité et exprimer leur soutien à la lutte en cours en Algérie. L’État et la police, sous les ordres du préfet Papon, exercent une sanglante répression: environ 200 personnes sont tuées par les policiers, et plusieurs milliers blessées et/où arrêtées. Certaines sont ensuite expulsées. L’Etat va largement couvrir son appareil policier, user de la désinformation à n’en plus finir et attiser la haine envers toutes les personnes Algériennes ou perçues comme telles, à fortiori celles vivant sur le territoire français considérées comme des ennemis de l’intérieur.
62 ans plus tard, ce crime d’Etat n’a toujours pas été reconnu.
La police continue de tuer jour après jour et les pratiques coloniales ont durablement influencé les institutions répressives et y ont toujours cours. Nous étions présent.e.s ce soir à l’appel du Collectif Mémoires en Marche sur le Vieux Port pour commémorer cette date du 17/10/61, qui ne doit pas tomber dans l’oubli. En 2023, les crimes racistes de la police n’ont pas cessé, et restent impunis.