Appel pour les journées d’action internationales de DEFEND KURDISTAN à l’occasion de la commémoration du massacre de Halabja. -DU 16 AU 19 MARS- –> defend-kurdistan.com
En avril 2021, l’État Turc a entrepris une campagne militaire de grande envergure visant le Kurdistan du sud. Cela fait des années maintenant que les régions qui composent le Kurdistan, et qui regroupent plusieurs ethnies à cheval entre plusieurs pays, sont la cible des attaques du grouvernement turc. La dernière campagne, menée par l’armée réguilière turque flanquée de supplétifs issus de milices islamistes, vise aussi bien la société civile que les positions militaires Kurdes, et fait usage de drones et d’armes chimiques, allant ainsi à l’encontre du droit international.
Cette agression est à comprendre dans le cadre du projet nationaliste « panturquiste » d’Erdogan, qui consiste, en un mot, à retrouver la grandeur de l’empire ottoman, en éliminant tout ce qui fait obstacle à la suprématie de la Turquie au Moyen-Orient. Le but est d’écraser le mouvement Kurde et son projet politique, de même que l’Azerbaïdjan, soutenu par le gouvernement turc et armé entre autres par la France et par Israël, tente d’éradiquer la présence arménienne en Artsakh/Haut-Karabagh.
Par ailleurs, l’AKP, le parti d’extrême-droite d’Erdogan, tente d’étouffer l’opposition. Le HDP (Parti Démocratique des Peuples, socialiste, progressiste et pro-Kurde), qui siège à l’Assemblée nationale de Turquie, voit ses membres arrêté.e.s par centaines et ses élu.e.s expulsé.e.s. Là où les États du Moyen-Orient, suivant la tendance, s’enfoncent dans des politiques capitalistes et autoritaires et impérialistes, le Kurdistan représente une alternative basée sur le confédéralisme démocratique, une idéologie développé par Abdullah Ocalan (militant Kurde emprisonné depuis plus de 20 ans par l’État turc).
Le confédéralisme démocratique n’est pas qu’une théorie : il est mis en pratique, depuis plusieurs décennies, dans l’ouest du Kurdistan, Le Rojava, où la société s’organise sur des principes d’autonomie, de démocratie directe, de féminisme, d’écologie et de multiculturalisme.
Le mouvement des femmes et celui de la jeunesse y jouent un rôle prépondérant, faisant office de piliers du confédéralisme démocratique et du mouvement Kurde dans son ensemble. C’est également un projet internationaliste, qui est porté dans le Rojhelat (Kurdistan de l’Est), et qui est lié à la vague de protestations qui secoue actuellement l’Iran.
Entre la Turquie d’Erdogan et le Kurdistan, ce sont deux modèles de société qui s’affrontent.
Le mouvement d’émancipation des peuples kurdes est donc le principal obstacle au régime fasciste en Turquie.
C’est un mouvement qui lutte pour la justice, la liberté et la dignité, non seulement pour les Kurdes, mais aussi pour l’ensemble des peuples du moyen-orient.
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Non seulement parce que le fascisme turc a frappé sur le territoire français, à Paris : 3 personnes assasinées le 9 janvier 2013, puis 3 autres le 23 décembre 2022 : mais aussi parce que les États européens et occidentaux ont leur part de responsabilité. Ni la France, ni l’UE, ni l’OTAN, ne condamnent (ni même ne réagissent!) aux nombreuses atteintes aux droits de l’Homme et aux agressions menées par le gouvernement turc contre les Kurdes et les minorités. Pire encore, l’OTAN profite de la montée de l’autoritarisme et des dérives fascistes de pays comme la Turquie ou Israël pour prendre racine au Moyen-Orient.
Le 6 février, deux seismes de magnitude 7, suivi de trois autres les 20 et 27 février, frappent les régions frontalières entre la Turquie et la Syrie, dont plusieurs zones kurdes. Au total, plus de 50 000 personnes perdent la vie et au moins 100 000 sont blessés. Suite à cela, les institutions politiques et militaires kurdes déclarent un cessez-le-feu, auquel Erdogan répond par des vagues d’arrestations et des tirs d’artillerie sur un Kurdistan endeuillé, dans l’indifférence totale des puissances occidentales.
Antifascistes et internationalistes de tous les pays d’Europe, nous avons un devoir de solidarité envers les kurdes et tous les peuples qui se battent contre le capitalisme, l’imprérialisme et le fascisme sous toutes leurs formes.
METTONS FIN À L’AGRESSION TURQUE SUR LE KURDISTAN !
JIN, JIYAN, AZADI ! SEHID NAMIRIN ! DEFEND KURDISTAN !